Faire pousser sa nourriture

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Le jardinage demeure victime de beaucoup d’idées reçues et de préjugés. Pourtant, non, ce n’est pas une activité strictement pour les retraités. Non, ça ne demande pas tellement d’espace et il est même possible de faire pousser des légumes sur un balcon. Et non, ça ne nécessite pas beaucoup de connaissances préalables, ni beaucoup de temps. Savoir faire pousser des légumes efficacement est, certes, quelque chose qui vient avec l’expérience, mais il est facile, dès la première année, d’avoir un jardin diversifié et productif.

Plusieurs se demandent tout de même : Pourquoi se donner tout ce mal quand on peut acheter nos fruits et légumes à l’épicerie du coin?

Les avantages de produire sa propre nourriture sont nombreux : satisfaction de voir pousser les fruits de notre labeur, économie d’argent considérable, accès à une nourriture saine et fraîche en plus d’acquérir un passe-temps qui nous reconnecte avec la nature. Et que dire aussi à propos de la beauté d’un jardin bien aménagé et personnalisé à votre goût et selon vos besoins!

Un élément majeur qui devrait pousser chacun à produire au moins quelques fruits et légumes est l’impact que cela peut avoir sur l’environnement qui nous entoure. Dans les prochains paragraphes, il sera question de tous les bienfaits environnementaux qu’un petit lopin de terre cultivé pour vos légumes et fruits peut engendrer.

Réduction des pesticides

À moins de provenir de sources biologiques, les aliments que nous consommons tous les jours ont subi de nombreux traitements aux pesticides et ont été fertilisés par divers types d’engrais chimiques. Si ces produits chimiques étaient circonscrits à ces légumes uniquement, ce serait déjà un moindre problème. Pourtant, des études ont démontré que près de 98 % des insecticides et 95 % des herbicides atteignent une destination qui est autre que le type d’insecte ou le type de mauvaise herbe visé. Ces pesticides se déplacent donc très bien dans de larges zones aux alentours de l’endroit visé, que ce soit par le vent ou par les cours d’eau. Cette dispersion produit des effets importants sur la pollution de l’air et sur la pollution des cours d’eau. La faune est aussi durement touchée par ces produits chimiques : oiseaux, rongeurs, poissons, reptiles, abeilles et même les vers de terre peuvent être empoisonnés. C’est toute la chaîne alimentaire qui en est touchée. L’humain n’est pas épargné : l’exposition aux pesticides pourrait causer, à long terme, des perturbations endocriniennes, des modifications génétiques, des tumeurs, des maladies congénitales, et bien d’autres. Il est à noter que chaque personne aurait des traces de pesticides dans son corps, donc personne n’est vraiment à l’abri. Pourtant, nous pouvons faire le choix, en tant qu’individu, de participer à réduire ces polluants en faisant pousser des fruits et légumes exempts de produits chimiques.

Protection de la qualité des eaux potables

L’eau représente près du trois quarts de la planète. Présentement, que ce soit aux États-Unis, au Canada ou en Europe, de nombreux cours d’eau sont pollués par les pesticides utilisés en agriculture. Selon des études faites au Royaume-Uni, certains cours d’eau dépassent même les limites permises pour l’eau potable1. De plus, aux États-Unis, il a été démontré que tous les cours d’eau sont touchés et même 90 % des puits. Concrètement, cela signifie qu’une grande majorité de nos sources d’eau utilisées pour la consommation humaine sont polluées par des produits chimiques nuisibles à notre santé.

Faire pousser sa nourriture sans l’ajout de produits chimiques permet de réduire cette pollution des eaux, en plus d’utiliser et de gaspiller beaucoup moins d’eau potable.

Promouvoir la biodiversité

Connaissez-vous le terme monoculture ? La monoculture, aussi appelée culture intensive, est le fait de planter le même type de plante (maïs, soya, blé…) au même endroit, année après année. Cela a de graves conséquences pour la qualité des sols. Le sol, sous l’effet de plusieurs cultures successives, perd de ses nutriments nécessaires à une bonne production du légume souhaité. Conséquemment, les entreprises agricoles devront utiliser plus d’engrais chimique afin de compenser cette perte de nutriments dans le sol. De plus, le fait de planter chaque année la même plante au même endroit rendra les prédateurs (parasites, maladies, rongeurs) plus importants à cet endroit, ce qui entraînera une plus grande utilisation de pesticides pour les contrer. Les monocultures peuvent, après plusieurs années, subir un phénomène de désertification. 12 millions d’hectares de terre sont perdus chaque année par désertification2.

À moins d’apprécier vraiment un légume et de ne vouloir planter que cela, un jardin est une forme de culture diversifiée qui aide à respecter une biodiversité environnementale. Plusieurs légumes s’y côtoient, qui demandent divers types de nutriments et de types de soins, et ayant chacun leurs prédateurs.

Réduire la production de CO2

Un des impacts environnementaux les plus énormes de la production agricole de nourriture est l’utilisation de l’énergie fossile comme carburant des machines agricoles et des camions de transport et de livraison. En fait, entre 1990 et 2006, la production de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture (incluant l’utilisation de la machinerie agricole qui fonctionne au pétrole) a augmenté de 25 % au Canada3. Aussi, selon une statistique du NRDC (National Resource Defense Council), un plat typique d’une famille américaine contient des ingrédients qui proviennent d’au moins 5 pays extérieurs aux États-Unis4. La situation canadienne est la même. Cela signifie que la nourriture de votre assiette fait beaucoup de chemin, que ce soit par camion, par avion ou par bateau, pour se rendre jusqu’à votre assiette. Évidemment, la nourriture importée par avion a un impact plus grand sur la production de gaz à effet de serre qu’un aliment transporté par bateau. Pourtant, peu importe le moyen de transport, l’effet sur l’environnement est important.

Faire pousser une partie de sa nourriture est une façon d’éviter d’encourager les grandes monocultures dépendantes de l’énergie fossile, en plus d’éviter à une partie de votre nourriture de parcourir plus de 1000 km avant de se rendre à votre assiette. Du jardin à votre maison, il n’y a pas beaucoup d’énergie utilisée !

Aider à avoir un air plus pur par la production d’oxygène

La photosynthèse est un phénomène de synthèse de la lumière du soleil par la plante. La plante capte le dioxyde de carbone (CO2) pour ensuite rejeter de l’oxygène (O2) dans l’air. C’est ce qui aide l’être humain à avoir un air pur dans lequel il peut respirer. Avoir des plantes, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, aide à filtrer l’air. Votre jardin deviendra donc une nouvelle source de filtration d’air pour les environs.

Diminution des déchets d’emballage

L’achat des produits, frais ou non, est source d’une grande production de déchets. Les légumes sont souvent emballés dans du plastique ou avec de la styromousse. De plus, la majorité des gens utilisent des sacs en plastique pour les emballer et les transporter jusqu’à leur maison. En cueillant directement vos légumes dans votre jardin, il n’y a aucun élément dérivé du plastique qui n’est utilisé, donc aucun danger potentiel pour l’environnement et les océans.

Comment avoir un beau jardin sans utiliser de produits chimiques ?

  1. Décoction de feuilles de rhubarbe

Cette décoction peut être très utile pour éloigner les pucerons, les limaces et les insectes broyeurs en général.

Recette : Mettre 500 g de feuilles de rhubarbe bien hachées dans 3 litres d’eau pendant 24 h à température ambiante (macération à froid). Filtrer pour ne garder que le liquide et le mettre dans un vaporisateur. Vaporiser une bonne quantité sur les légumes touchés.

  1. Cendre

Épandre de la cendre dans votre jardin est une bonne façon de nourrir le sol, car elle est riche en sels minéraux (calcium, potasse, silice, magnésium, phosphore). De plus, entourer certains plants de légumes de cendre empêchera les limaces de s’approcher et de s’attaquer aux plants. Cependant, il faut en remettre après chaque pluie.

  1. Marc de café

Le marc de votre café matinal peut agir comme très bon fertilisant ainsi que répulsif à certains insectes (pucerons, limaces, certaines mouches). Il peut aussi être mélangé à votre compost ou utilisé lors du semis de vos rangs. Il n’y a donc plus de raisons de jeter votre marc de café à la poubelle ! Il suffit de le mélanger à la terre de votre jardin, aux endroits désirés.

  1. Solution à l’ail et à la menthe 

Recette :

-2 têtes d’ail entières, les gousses séparées et pelées

-3 tasses de feuilles de menthe

-2 c. à thé de piment de Cayenne séché

-12 tasses d’eau

-2 petits jets de liquide à vaisselle biodégradable

1 –Pulser l’ail et la menthe dans un robot culinaire pour quelques secondes.

2 –Mettre cette mixture dans un grand chaudron. Ajouter 12 tasses d’eau et le piment de Cayenne.

3 –Porter à ébullition. Enlever du feu et laisser reposer toute une nuit.

4 –Filtrer et ajouter un peu de liquide à vaisselle. Verser dans des bouteilles à vaporisateur.

Utilisation : Vaporiser sur les feuilles des plantes affectées. Cela servira à empêcher les insectes de s’y attaquer. Attendre quelques jours entre les utilisations, afin de voir les résultats. Parfois, une seule application est nécessaire.

  1. Compost

Le compost sert à améliorer la qualité de la terre de votre jardin et en améliore aussi la structure. Très facile à faire, il aide aussi à diminuer nos déchets, car il permet de récupérer les déchets organiques (retailles de légumes, fruits, etc.) afin de nourrir la terre. Le compost, contrairement à certains fumiers, a l’avantage de ne pas brûler les plantes. Il agit doucement et durablement.

  1. Fumier

Le meilleur fumier est celui qui provient des animaux les mieux nourris. Demandez à vos voisins ou à vos connaissances : beaucoup de fermiers en ont en trop. Volailles, bovins, chevaux ou moutons : plusieurs choix peuvent s’offrir à vous pour enrichir votre sol.

Si, malgré tous ces trucs, faire un jardin est pour vous impossible, une autre solution est d’encourager votre fermier ou maraicher local afin d’éviter beaucoup de dommages à l’environnement, en plus d’encourager votre communauté.

 

Sources pour débuter facilement en jardinage :

http://www.canalvie.com/maison/cour-et-jardin/articles-cour-et-jardin/le...

Sources intéressantes pour traiter son jardin sans produits chimiques :

http://www.toutpratique.com/11-Jardin-sport/467-insecticide-naturel-et-e...

Décoction de rhubarbe : https://www.youtube.com/watch?v=TjWqg0Vvds4

Cendre : http://www.aujardin.info/fiches/utiliser-cendres-bois-jardin.php

Marc de café : http://www.alsagarden.com/blog/marc-de-cafe-lor-brun-du-jardinier/

Solution à l’ail et à la menthe : http://anoregoncottage.com/homemade-garlic-mint-garden-insect-spray-really-works/

Fumier : http://www.jardinage-biologique.com/fertilisants-fumier.htm

Compost : http://www.gerbeaud.com/jardin/jardinage_naturel/compost-utilisation, 1546.html

Sources pour jardiner dans un petit espace :

http://momwithaprep.com/vertical-gardening-ideas/

http://thestir.cafemom.com/home_garden/156891/6_plants_that_are_easy

http://www.diyncrafts.com/7137/food/35-easiest-container-pot-friendly-fr...
 

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