La surpêche et la conservation des océans : une problématique complexe qui nécessite urgemment notre attention !
Soumis par Charlotte le | Mise à jour sam, 17/09/2016 - 23:50
Eh toi ! Avant d’engloutir ce délicieux sushi…parlons de la pêche commerciale mondiale ! Ça te coupe l’appétit ? Ne t’inquiètes pas, c’est tellement complexe que cela ne se résume pas à manger ou ne pas manger sushi, même si c’est une partie du problème. Comme d’habitude, il s’agit de rester informé ou pour le moins d’essayer, de faire passer l’info et de mettre de la pression sur les bonnes personnes : les politiciens et l’industrie. Si seulement c’était si simple….
Résumons ce que nous savons pour mettre les choses au clair un peu….
Les enjeux environnementaux
L’équilibre fragile des écosystèmes est en jeu à cause de la pollution et des méthodes de pêches nuisibles. Selon Greenpeace en 50 ans, l’industrie de la pêche commerciale a presque éradiqué 90% des poissons prédateurs comme le thon, la morue et le requin. De plus Ocean wise nous informe que 70% des ressources extraites commercialement sont soit complètement exploitées, surpêchées ou ont impérativement besoin d’attention. Lorsque les principales populations de poissons disparaissent à un rythme ahurissant, pas besoin d’être biologiste marin pour en déduire que cela a un impact sur la chaine alimentaire et donc tous les écosystèmes marins. Dans certaines régions, des poissons opportunistes et pélagiques ont remplacés les habitués.
De plus, ces méthodes de pêche non viables, telles que le chalutage de fond, la palangre pélagique et la drague, causent énormément de gâchis. Elles ne se contentent pas seulement d’extraire de manière sélective mais le font plutôt de manière massive sans discernement et rejetent environ 30% des prises considérées comme « inutiles » (bycatch). Enfin, à part la palangre pélagique, ces méthodes détruisent les fonds marins. Pas d’inquiétudes selon toi ? Il nous suffit simplement de faire de l’aquaculture pour résoudre le problème de pénurie de produits de la mer ? De nombreuses exploitations aquacoles situées en pleine mer ou sur la côte font plus de mal que de bien car elle relâche directement dans l’océan antibiotiques, pesticides et déchets. En plus, il faut du poisson pour nourrir les élevages de prédateurs comme le saumon et le thon - c’est un cercle vicieux. Et puis, dans des pays comme le Vietnam, l’aquaculture de crevettes est responsable de la disparition de mangroves car les gens les coupent ou les polluent. La destruction de ces habitats a d’importantes conséquences car les mangroves forment des barrières naturelles qui protègent les côtes des événements climatiques extrêmes (tsunamis, ouragans) et sont essentielles pour beaucoup d’espèces aquatiques qui y viennent pour se reproduire (frayères).
Bon, pour la majorité des gens, c’est difficile à imaginer. Ce n’est pas comme être confrontée à une photo aérienne de la forêt amazonienne ou boréale. Ce n’est pas aussi frappant d’imaginer des océans vides car ils semblent si mystérieux et inaccessibles pour beaucoup d’entre nous. Mais lorsqu’on voit des images de « bycatch » comme des dauphins ou des tortues en train d’agoniser dans des filets prévus pour les thons, c’est choquant et convaincant…Mais quelles sont les conséquences pour nous ?
Les enjeux sanitaires et humains
Environ 50% de l’oxygène planétaire est fourni par les plantes marines. Les océans grâce aux coraux [etc.], se comportent en puits de carbone réduisant ainsi le dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Malheureusement, les océans absorbent aussi plus de 90% de la chaleur piégée par nos émissions de gaz à effet de serre causant ainsi leur acidification ce qui engendre la dégradation d’écosystèmes marins. En détruisant les fonds marins par la pollution, le chalutage ou les émissions de gaz à effet de serres, nous mettons en péril notre propre survie.
Selon Ocean Wise, 1,2 milliards de personnes dans le monde dépendent de ressources marines comme principale source de protéine. Même si le poisson demeure une très bonne source d’acides gras (bonnes graisses), en consommant principalement des poissons carnivores de façon récurrente, nous nous exposons à plusieurs contaminants présents dans leurs chaires tels que le mercure. En effet, en étant en haut de la chaine alimentaire, ces prédateurs mangent et accumulent de nombreuses toxines introduites par les humains. En polluant et surexploitant les ressources marines, nous avons un impact sur les repas quotidiens de 1,2 milliards de personnes.
En plus, grâce à une enquête journalistique française j’ai appris que certains bateaux de pêche commerciale sur la côte africaine offraient des conditions de vie et de travail atroces. [Certaines] compagnies chinoises et coréennes pêchent dans ces eaux pour fournir des produits de la mer au marché européen et exploitent une main-d’œuvre bon marché qui travaille dans conditions inhumaines pour un salaire ridicule. Apparemment environ 10-15% des pêcheurs de cette industrie à travers le monde, travaillent dans des conditions comparables à de l’esclavage moderne. En manquant d’information sur les origines des produits de la mer que nous consommons nous avons un impact sur les vies des travailleurs de la mer du monde entier.
Que faire ?
Le pillage de nos océans, l’injustice, le manque d’information et de transparence, la manipulation de l’information (ex : vendre un poisson sous la mauvaise appellation ou une fausse origine), nous obligent à agir. Beaucoup d’entre nous, pensons que les océans sont si larges, éloignés et impénétrables que nous avons peu de contrôle sur leurs sorts. En tant que consommateurs, nos actions peuvent commencer par les choix d’achats que nous faisons. En Europe et Amérique du nord, les supermarchés commencent tranquillement à changer leurs méthodes en promettant d’offrir des produits de la mer issus de la pêche responsable. Les organisations de certification comme Ocean Wise, MSC et Seachoice tentent de nous fournir l’information nécessaire mais ceci n’est pas suffisant.
La protection des océans est rendue d’autant plus complexe par les problèmes de gouvernance. Des pays tentent de faire leur part dans leurs eaux mais ne peuvent contrôler ni les braconniers des mers ni la migration de poissons. Donc ils peuvent très bien protéger les zones de reproduction alors qu’un autre ira les surpêcher avant qu’ils atteignent la maturité. Et qu’en est-il des eaux internationales ? Qui les surveillent ? L’Europe a mise en place une campagne conjointe pour réduire la surpêche à travers son territoire d’ici 2015, mais il est difficile d’obtenir un consensus et la date a déjà été repoussée à 2017 et même 2020 pour certaines procédures.
Afin de maintenir les gouvernements sur le droit chemin, plusieurs organismes font campagne pour une meilleure gestion des océans. La Commission océan mondial apporte 8 propositions pour sauver les océans. Elle demande entre autre à la communauté internationale d’arrêter la surpêche et l’exploitation illégale en plus de la mise en place d’une meilleure gouvernance et de plus de transparence et de réédition de compte. C’est rassurant de savoir que des gens comme eux sont là pour s’assurer que les océans ne sont pas oubliés. Il faut soutenir leurs démarches par du bénévolat, la signature de pétition et des dons. Surtout, il ne faut pas oublier les services écologiques fournis par les océans. Toutefois, si vous avez nagé, plongé, vogué ou surfé leurs eaux ; vous êtes surement d’avis comme moi, qu’il s’agit aussi de préserver notre patrimoine naturel pour les générations à venir, et ça…ça n’a pas de prix.
Plus d’information :
http://www.globaloceancommission.org/fr/
http://www.greenpeace.org/canada/fr/campagnes/Oceans1/oceans/a-vous-dagir/listerouge/
http://responsibleaquaculture.wordpress.com/
L’exploitation humaine sur les bateaux de pêche commerciale :
https://www.youtube.com/watch?v=qq2eerWjEHs&list=PL34uTYtIasHE3GTmjE6oDcXAE89wNWq8Y&index=2
http://www.takepart.com/article/2013/06/28/fishing-slavery-new-zealand-the-vatican-opposes
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