Le compostage : tellement d’avantages et si simple à implanter chez soi !

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Je me rappelle lorsque j’ai déménagé à Sherbrooke et que j’ai commencé à récupérer les résidus organiques de la cuisine pour les inclure au bac de compostage collecté par la ville. J’étais vraiment impressionnée de constater à quel point il y avait maintenant peu de choses à ajouter dans le sac de matières résiduelles ! En effet, environ 40 % des déchets produits par un ménage canadien peuvent être compostés1. Voici à gauche un aperçu de la composition des matières résiduelles au Québec entre 2006 et 20092 (CRD = résidus du secteur de la construction, rénovation et démolition; RDD = résidus domestiques dangereux).

Cette illustration, en plus de souligner la grande quantité de matières compostables qui peuvent être diverties de l’enfouissement ou de l’incinération, démontre aussi la quantité de déchets domestiques qui peuvent être utilisés pour le recyclage et la récupération entre autres. Sans aller plus loin sur ce dernier point, quels sont les avantages de récupérer les diverses matières organiques à la maison (résidus de cuisine et du jardinage), de les composter soi-même ou de les réacheminer à des installations appropriées de compostage?

Un avantage important relié au compostage est la diminution des gaz à effet de serre1. En effet, lorsque les matières organiques sont envoyées à un site d’enfouissement, elles peuvent produire du méthane (CH4), un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone (CO2), si le site en question ne possède pas un système de captage des gaz d’enfouissement. Or, plusieurs sites d’enfouissement ne possèdent pas de tels systèmes ou ces derniers ne sont pas suffisamment efficaces.

Un second avantage consiste dans le fait que le compost, composé de nombreux éléments nutritifs, aide à améliorer la qualité du sol sur lequel il est appliqué. C’est un outil incomparable à employer en agriculture, pour un petit jardin ou même pour un aménagement paysager. En plus d’accroître la fertilité du sol, le compost se voit une alternative écologique à l’utilisation d’engrais inorganiques, qui eux, appauvrissent la biodiversité, dégradent les terres cultivables, contaminent les diverses ressources naturelles incluant notre eau potable et contribuent aux changements climatiques3. Sachant que les engrais inorganiques nécessitent beaucoup d’énergie pour leur production, transport et application (en agriculture : souvent appliqués par de la machinerie qui elle aussi a besoin de carburants fossiles pour fonctionner), l’utilisation de compost s’avère un outil de choix dans la lutte contre les changements climatiques. La santé humaine et des écosystèmes ne peuvent qu’être améliorés en limitant l’envoi de matières organiques aux sites d’enfouissement et en employant cette matière comme amendement organique.

Si vous êtes intéressés à effectuer le compostage, n’ayez craintes car c’est simple à faire et nécessite qu’un faible investissement de temps ainsi que d’argent. Pour la récolte des résidus de table à la maison, récolter-les dans un contenant refermable pouvant contenir environ 2-3 jours de résidus, et placez-le dans un endroit de votre cuisine où les efforts pour y ajouter ces matières seront beaucoup plus faibles que les mettre à la poubelle. La facilité d’accès au bac de compostage à l’extérieur est aussi un élément important si l’on veut que cette nouvelle mesure reste en place à long terme. Choisissez un endroit accessible, ensoleillé et bien drainé de votre terrain4. Si vous êtes locataires, il faudra bien entendu discuter avec le responsable du lieu pour avoir un endroit autorisé où y faire le compostage. Sachez qu’un composteur ne nécessite qu’un petit espace d’environ 1m2 et peut même être fait sur votre balcon. On peut aussi y ajouter les déchets organiques à longueur d’année, et oui, même en hiver ! Vous pouvez vous-même fabriquer votre composteur ou demander l’aide d’un ébéniste ou sinon l’acheter dans une quincaillerie ou un centre de jardinage.

Quant à l’entretien de votre compost, il faudra s’assurer que le processus fonctionne bien. Il doit être bien aéré, il devra être retourné environ 2 fois par mois, humide sans être détrempé et les types de matières organiques ajoutées (humides/matières vertes riches en azote et sèches/matières brunes riches en carbone) devront être dans des bonnes proportions (1/3 : 2/3)4. Une panoplie de références, bien expliquées et allant plus dans les détails, pourront vous aider à réaliser votre compost, qui un excellent geste pour contribuer à la protection de nos écosystèmes…si précieux!

Références :

[1] Environnement Canada (2013). Document technique sur la gestion des matières organiques municipales.

[2] Sophie Taillefer (2010). Recyc-Québec. Les matières organiques, fiches informatives.

[3] Catherine Côté (2014). Semer les graines de l’agroécologie à l’échelle de l’Afrique est-ce possible?

[4] Équiterre (s.d.). Le compostage : simple et naturel.

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